NOS RÉSIDENTS EN 2012

BOBBY NIVEN (UK)
Née en 1981, vit et travaille à Glasgow.

" Ma pratique a toujours été en lien avec le processus de Mimesis, de non-reconnaissance, du simulacre et d'entropie. Jusqu'à peu mon travail était majoritairement, basé sur la sculpture, révélant ainsi les répercussions psychologiques de ces différentes transformations à travers une combinaison d'objets trouvés, modifiés et sculptés. Je suis intéressé par le concept de l'informe et par celui des objets abandonnés, par les pré-conceptions que l'on en a, perturbant ainsi la limite entre l'inerte et l'inanimé. ces deux dernières années, j'ai réalisé trois films : le plus récent ralliant mon travail de sculpture à celui de la vidéo. Questionner des espaces d'entropie en combinant films, sculptures, artefact, dessins issus de l'histoire des lieux tout en les utilisant comme origine du projet.
Mes sculptures sont à la fois primitives, modernes et rassemblent des objets anthropomorphiques animés et des structures abstraites plus solennelles. cette superposition laisse la place à une combinaison ludique et humoristique de ces objets et structures produisant alors des motifs à différentes échelles. Cette mise en place de petites variations met en jeu nos habitudes de lecture des objets. je suis intéressé par la manière dont la relation entre un travail filmique et un questionnement de l'objet influence celle du spectateur et de l'objet. " B.N


Bobby Niven, Orange room, untitled, 2012, mixed media

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LAURIE CHARLES (BE)
Née en 1987, vit et travaille à Bruxellles

Héritière d’une génération Youtube pétrie de vidéos faites à la maison, je me réapproprie les figures tutélaires et populaires de l’histoire sur un vieux refrain High and Low, en les ressuscitant dans des petits théâtres philosophiques transgenres. L’artiste, comme le philosophe, se bat avec ses démons et ses morts. Mes vidéos, saisissables comme un «art pour la caméra», s’apparentent à des performances samplées dans un collage audiovisuel composé d’une juxtaposition ou surimpression de layers référentiels. J’opère un déplacement, une translation à travers le temps et l’Histoire, vers un lieu clos et énigmatique où la camera tourne. D’où l’intérêt pour un décor représentant souvent un espace fortement associé à l’idée d’isolement (forêt, cimetière, grotte...).


Laurie Charles, The return bling bling of the Middle Age, carton, bois, mousse polyuréthane, cuir, moquette, plumeau synthétique, atelier à Komplot, 2012

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JULIE VAYSSIÈRE (FR)
Née en 1979, Vit et travaille à Paris

Julie Vayssière met en place discrètement et sinueusement un univers d’images et d’histoires où les personnages et les lieux restent figés dans un éternel regret, quand ils ne sont pas simplement muets, inconsistants. Ils deviennent alors dignes d’intérêts par leur propension autonome à ne parler de rien en particulier mais à discourir sur notre société, qui change constamment de centre d’intérêt dans des désirs jamais contentés. Les laissés pour compte du désir publicitaire et commercial sont les protagonistes préférés de Julie : perdants (ou gagnants : de tout façon aucune importance) de jeux télévisés, acquéreurs probables de pavillons de banlieue, acheteurs du dimanche dans des magasins d’ameublement de périphérie, collégiens séchant les cours dans les centre commerciaux... Lieux du désir artificiel, de joie feinte : ils prennent ici des tonalités moribondes, arborent des sourires désolés. Et les textes, cruels sans y toucher, d’une neutralité menaçante, à la manière d’un Houellebecq ou d’un Douglas Coupland, sculptent, taillent, ratiboisent, les rêves et les espoirs, les vies et les déboires, de l’humanité avec un grand H. Les dispositifs sont souvent simples, pauvres. Ils refusent le spectaculaire car ils parlent de son échec, énonçant malgré tout, et c’est l’essentiel, la possibilité de vivre quand même.


Julie Vayssière, Le miroir, peinture murale, 2011